Parler de sexualité, une intrusion dans leur intimité?

Peut-être ne parle-t-on pas tant que cela de sexualité en psychothérapie, qu'elle soit individuelle, familiale...et même conjugale. Ca peut sembler paradoxal. En effet, nous, thérapeutes systémicien.ne.s, tendons à considérer que la qualité de vie d'une personne dépend largement de la qualité de sa vie relationnelle dans laquelle, pour une bonne partie de l'humanité, la sexualité occupe une place importante. De plus, la sexualité est au coeur de l'intimité, lieu dans lequel nous, les psychothérapeutes, évoluons d'ordinaire avec aisance. Pourquoi alors tant de réticences chez nos patient.e.s mais aussi chez nous à aborder la sexualité?
Il y a certes de bonnes raisons à ne pas "intruser" ce territoire de l'intime, nous les passerons en revue. Et pourtant, il me semble qu'esquiver la sexualité au nom de pudeur, de droit à l'intimité, de liberté d'expression pour nos patient.e.s, c'est non seulement risquer de les laisser seul.e.s aux prises avec leur souffrance et leur préoccupations, mais surtout de passer à côté des multiples enjeux relationnels et affectifs que recèle la vie sexuelle, enjeux sur lesquels nous nous arrêterons. Nous réfléchirons à l'intérêt et aux risques à aborder ce sujet sensible dans nos conversations avec nos patients. 
Différentes situations cliniques issues de contextes variés (thérapie de groupe sous contrainte judiciaire pour auteurs d'agressions sexuelles, thérapies individuelles, conjugales et familiales tout venant) viendront illustrer quelques repères cliniques qui m'ont guidée sur ce chemin délicat.